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À quoi ça sert d’écrire…

Lorsque j’ai décidé d’écrire Les Fleurs du lac, certains ont été surpris, voire un peu mal à l’aise. Pourquoi écrire sur ce thème, l’excision ? Ce n’était ni « romantique », encore moins « glamour ». Parler de la souffrance. de traditions qui ne me concernent pas, qui ont lieu loin. Et puis, étais je vraiment concernée ?

– Écris plutôt une histoire d’amour. Ou un polar. Ça marche bien les polars, c’est « vendeur ». Les lecteurs ont besoin de rêver, de se… divertir. Qu’est-ce que tu vas leur raconter ! Tu crois vraiment que tu vas intéresser les gens ! Tu crois que ton bouquin va changer les choses…

J’ai choisi de faire le pari que oui. Oui, Les Fleurs du lac pouvaient « toucher », atteindre. Et je ne me suis pas trompée. Et je ne parle pas de droits d’auteur mirobolants ! Ni de prix littéraire. Non je parle d’autre chose. D’une aventure magnifique, qui n’en finit pas de me réjouir. Certes Les Fleurs du lac n’ont pas changé le monde. Et encore… Il a tout de même permis d’épargner une fillette. Une fillette qui n’a pas été excisée grâce à un bouquin. N’est-ce pas extraordinaire ? Quand une héroïne d’encre et de papier permet à une femme cette fois, bien réelle, de prendre sa décision, de puiser son courage et son énergie pour dire NON, et de se dresser contre une coutume. Oui, ce livre a changé au moins leur monde. Et ça me bouleverse, ça me comble de fierté et de bonheur. Jamais je n’aurais osé rêvé cela. Je pense à Awa et Fatoumata, qui me parlent de leur village de Casamance et qui me disent qu’elles ont décidé de rejoindre Mebrat* dans son combat, parce que non, les fleurs ne sont pas faites pour être coupées. Awa et Fatoumata qui ont décidé, à la lecture de mon roman, que leurs filles seraient épargnées. Je pense à Myriam, jeune femme excisée… en France. Et qui m’a contactée pour que je l’aide à écrire SON histoire. je pense à mon amie Nafissatu Fall, présidente du GAMS Normandie, qui n’a de cesse de rencontrer, d’expliquer, de transmettre, de former… Je pense à Martine, son acolyte, ancienne sage-femme, qui l’accompagne dans son travail pédagogique pour que la vie des petites filles à venir soit moins âpre. Là, on n’est plus dans la fiction. Oui, Mebrat existe, je l’ai rencontrée. Elle s’appelle Nafi, Awa, Fatoumata ; elle s’appelle Myriam.

Je remercie toutes celles et ceux qui ont compris que mon livre n’était pas un procès mais au contraire la mise en lumière de femmes et d’hommes (ne les oublions pas) magnifiques de force et de courage. Ce n’est pas un livre sur la souffrance, mais bel et bien un livre qui parle d’espoir, d’amour, et de vie.

Aujourd’hui, il accompagne le GAMS dont je vous ai déjà parlé mais aussi l’AMREF « Health Africa », la première ONG de santé publique africaine.

Parce que vous aussi pouvez faire quelque chose, cliquez ici

Pour terminer, je remercie une fois encore, Géraldine, Giulia et bien sûr Mathilde Palfroy, mon éditrice.

* Mebrat « la femme-lumière » est le personnage central du roman. La première à dire NON.

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