De Clara à Emily
Tout commence en 2008.
À l’époque je venais d’écrire la première version de Mémoire de babouchka, pour et avec Nina Michel, ouvrage qui retraçait son parcours et notamment son passé de déportée. C’était mon premier travail de prête-plume.
C’est à la suite de cette parution que ma grand-mère, Suzanne, m’a suggéré d’écrire l’histoire de Clara, mon arrière-grand-mère, sa belle mère, résistante morte à Ravensbrück en août 1944, suite à une dénonciation. Clara Matthews-Chompton, une Anglaise, naturalisée Française. L’héroïne familiale.
À la demande Suzanne, et avec son aide, j’ai donc écrit Hommage à Clara, et sa version anglaise In tribute to Clara. J’ai eu l’honneur et l’émotion de le dédicacer à La Batterie de Merville-Franceville, face à la plaque qui lui est consacrée, à elle et aux déportés de Barneville-la-Bertran (et Pennedepie), ses compagnons d’infortune, arrêtés pour avoir aidé des parachutistes britanniques du 9è bataillon.
C’est lors de cette journée que l’idée d’écrire un roman m’est venue à l’esprit. Quelques phrases jetées sur le papier. Mais je n’étais pas encore prête. Non, c’était le moment d’écrire Une Lumière dans la nuit, un ouvrage plus « intime » dans lequel je voulais revenir sur cette mémoire transgénérationnelle. En effet, je savais déjà que cette « rencontre » avec Clara m’avait marquée, plus que je ne l’aurais cru. Clara mais aussi François, mon grand-oncle, mort à 23 ans pendant la guerre.
Et qui rêvait d’être écrivain.
Encore une fois, c’est Suzanne, ma grand-mère, qui me l’apprend. Et elle me donne des papiers gardés précieusement, notamment des textes écrits de la main du jeune François.
Suzanne, Clara, François… Il me fallait « transformer » toute cette émotion. J’étais prête.
Prête à écrire L’harmonica le trombone et le parapluie.
Dix ans plus tard, c’est avec beaucoup d’émotion que je dédie mon roman à François.