« Comment je suis venue à l’écriture ? »
Voici la question qui m’avait été posée lors de ma participation à un joli projet réunissant 14 plumes féminines, pour les réunir dans un ouvrage « Elles écrivent… Elles vivent ici en Normandie » (Éditions LES TAS DE MOTS, 2014).
Voilà ce que j’avais répondu :
Comment je suis venue en écriture ? En fait, je crois que c’est le contraire qui s’est produit. l’écriture est venue à moi sous les traits d’une grand-mère. Elle s’appelle Nina, elle désirait raconter son histoire à ses petits-enfants. La guerre, la déportation… les mots lui manquaient, je lui ai prêté les miens. Mots pour maux, l’écriture s’est faite antalgique, et Mémoire de babouchka est née.
Alors, j’ai eu envie de continuer. Pour moi. Donner une existence à mes absents, créer des personnages et les laisser me prendre par la main. Ce sont eux qui inventent l’auteure que je suis.
De fil en aiguille, ou plutôt de plumes en carnets, au fil des rencontres aussi, le besoin d’écrire s’est fait impérieux. Un premier recueil de nouvelles poétiques « Itinerrances » puis un premier roman « Une sonate et la dame de fécamp », une maison d’éditions… enfin.
Le choix d’un pseudonyme, pour encore plus de liberté, comme un jardin secret. L’écriture offre un champ des possibles infini, un espace dans lequel j’évolue avec délectation, quand mes personnages m’invitent dans la danse.
Alors, je ne sais pas pourquoi, ni pour qui, ni comment j’écris, mais j’aime ce lien qui existe entre mes personnages et moi et aussi entre eux et mes lecteurs. parce que je n’oublie pas que sans eux, mes personnages seraient condamnés au sommeil et au silence.