D’encre et de pierre
Je vous « invite » dans l’atelier de mon père.
J’ai toujours préféré les ateliers aux galeries, peut-être parce que le processus, l’acte de création, me touche davantage que le résultat. Et cela, qu’il s’agisse de sculpture ou d’écriture. […] J’en aime la poussière, l’apparent désordre, les éclats de la pierre. Entrer dans un atelier, c’est, pour la profane que je suis, entrer dans un espace « hors temps », sonore, parfois violent ; un espace voué au corps à corps, quand l’atelier prend l’allure d’un ring. Un corps à corps avec la matière, éperdu. Le bloc, lourd, compact, puis soudain, après le « big bang », le miracle de la Création. Une épaule, la courbe d’un sein, l’esquisse d’un sourire, l’ébauche du bonheur. Et le mouvement. Arracher un mouvement à un bloc inerte. Oui, il y a quelque chose de magique, certains diraient même de mystique, dans l’acte de créer. (extrait D’encre et de pierre)