Et toujours nos routes se croisent…
Et toujours nos routes se croisent…
« Brillant interne en pédiatrie, Étienne se noie dans le travail pour anesthésier sa culpabilité d’avoir laissé sa mère gérer la fin de vie de son père cancéreux avec qui il était en froid. Contraint d’effectuer un stage en onco-hématologie pédiatrique où tout ravive en lui une douleur qu’il tente depuis des mois d’étouffer, le jeune médecin commet une erreur médicale grave qui le pousse à se remettre en question. Confronté à la résilience de ces enfants à qui la maladie n’a rien épargné, Étienne verra son monde vaciller et ses certitudes totalement bouleversées. »
LUMIÈRE est le mot qui me vient à l’esprit en refermant ce livre.
Cette lumière blanche, lumière de couloirs d’hôpitaux. Crue, parfois douloureuse. Mais aussi lumière de l’Espoir, magnifique et fou. Mon parcours de maman fait que j’ai été confrontée à cette lumière, à ces ambiances hors du réel, hors du temps. J’ai reconnu Étienne et Gabrielle, les deux jeunes internes si fragiles et déjà si forts. J’ai reconnu les médecins. J’ai reconnu les parents. Je me suis reconnue. Les fous rires incontrôlés, pour éviter les sanglots ; la Trouille majuscule, et le sentiment d’impuissance. Latifa et madame Grandet me sont passées près du cœur, dans le cœur. Je les ai rencontrées, toutes les deux. Et bien sûr, ces gamins, leurs sourires « t’inquiète pas, ça va aller », leur courage. J’ai aimé Younès et Clément. Parfois, j’ai pensé au petit Oscar de Éric-Emmanuel Schmitt, et à sa copine, la dame rose (Oscar et la Dame rose), quand il se compare à un « extra-terrestre », les effets de la chimio se faisant sentir. Lumière blanche, donc, et la vie, si particulière, des hôpitaux, faite de rires et de silences, de lumières qui clignotent et de bips qui résonnent. Les batailles d’eau à la seringue, les clowns qui nous font rire, l’envie de gueuler après celui qui vous annonce une mauvaise nouvelle, celle de l’étreindre quand la nouvelle est bonne. Et l’engagement exemplaire du personnel hospitalier, du chirurgien à l’aide-soignant si bien servi dans ce roman. Oui, tout est là. Les rires, souvent, l’émotion, toujours, les larmes, parfois. Des personnages criants de vérité, leurs doutes, leurs colères, leur peur, leur « ras le bol », leur impuissance, parfois. Ces personnages sont servis par la plume de Marie Villequier. Une plume sensible, juste, simple et un texte « déclaration d’amour », sans pathos, plein de vie, de fierté de présenter ce monde qu’elle connaît, pour en faire partie, ce désir de le faire connaître. Une écriture peut-être antalgique, mots pour maux, mais qui nous fait du bien, à nous aussi.
Enfin une déclaration d’amour, pour son enfant des étoiles ; cet amour si « particulier », infini, que j’ai ressenti dès les premières lignes, moi qui suis aussi la maman d’un enfant de la nuit.