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Matt

Matt est le premier ouvrage que je lis de Lou Vernet.

Nous nous sommes croisées lors de salons du livres. À peine avons-nous échangé. Et pourtant, j’ai su très vite que j’avais envie de découvrir son univers. Pourquoi ? Je ne sais pas. Une intuition, quelque chose qui ne s’explique pas forcément. D’ailleurs pourquoi toujours tout expliquer ?

Alors évidemment, quand elle m’a proposé de lire Matt, j’ai « foncé », ravie de l’accueillir parmi mes éléphants et mes pattes de mouche. Eh bien, le moins que l’on puisse dire, c’est que je ne suis pas déçue.

Soyons claire, je serais bien incapable de vous raconter ce livre. Et c’est exactement ce qui m’a plu. Il est (elle est ?) inclassable. Et c’est ce que j’aime. Pas de case. Il ne rentre, à mes yeux dans aucune case. Je déteste les cases. Et j’ai adoré le livre.

Un huis clos, un soliloque, parfois théâtral, souvent poétique. Un roman, parfois un essai. Psychologie, philosophie… Un objet à lire… non identifié.  Des pages magnifiques, une analyse fine. Pourquoi écrire ? Pour quoi ?

J’ai aimé la plume de Lou. Concise, poétique, parfois dure comme du diamant, coupante comme un scalpel.

Un homme allongé sur un lit. Une fenêtre grillagée. La mort qui approche. L’heure du bilan, des règlements de compte, l’heure de la vérité, crue, blanche.

Matthias, Matt, M.T. A, l’Autre… Une femme. Des femmes ? Une main tenue, une respiration qui s’amenuise, un cœur qui ralentit.

Et une urgence. Celle de dire les choses. De retrouver peut-être l’enfant que l’on a été, qui est là, tapi au fond de chacun d’entre nous.

Commencer ce bouquin, c’est entrer dans un labyrinthe. Comment peut-on se perdre quand on reste dans une seule pièce ?

Vous voilà bien avancés ! N’est-ce pas ?

En refermant le livre, une phrase d’Audiard me vient à l’esprit. Immédiatement. « il faut aimer les gens fêlés parce qu’ils laissent passer la lumière ». Matt est aussi sombre que lumineux. À moins que ce ne soit son auteure ?

Oui, Audiard, et le besoin irrépressible d’aller marcher au bord de la mer.

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