Colère et dépit. Parce que non, les parents des enfants malades ne disent pas que des c…
Aujourd’hui ma fille est hospitalisée. Ou plutôt, nous sommes hospitalisées ensemble. Mais c’est bien elle qui va devoir passer sur le billard. Pour une intervention lourde.
Et je suis en colère.
Parce que nous aurions pu soulager Mélina beaucoup plus tôt. Trois semaines plus tôt.
Si seulement l’on m’avait écoutée.
Un mois que l’on me fait passer pour une mère un peu hystérique sur les bords, qui se prend pour une soignante. Pendant un mois, je me suis sentie infantilisée, un tantinet méprisée… Je suis passée pour une emmerdeuse.
Et si on écoutait un peu plus les parents…
« À chacun son rôle, madame, vous êtes la mère ; NOUS sommes les médecins. NOUS savons ce qui est bon pour votre fille. «
Et pourtant…
Parce que oui, je suis une maman, et oui, je sais garder la tête froide et rester factuelle. Non, non, je ne suis contrôlée ni par mes hormones ni par mon amour maternel.
Je réfléchis, j’analyse, je prévois.
Écouter les parents… C’est aussi les soulager d’une pression assez redoutable. C’est leur permettre, un temps, de « souffler ». C’est leur permettre d’avoir confiance.
Parce que, si je n’avais été sur le front pendant ces trois semaines…
Nous serions partis tous en vacances. Et tout aurait pu très vite s’aggraver, dégénérer. Je n’ose imaginer…
Alors merci.
Merci à celles et ceux qui m’ont écoutée, à la généraliste qui a accepté une nouvelle patiente et à notre cardiologue qui nous a trouvé une place… À l’équipe du CHU de Caen qui nous a accueillies avec autant de gentillesse et de professionnalisme.
Si seulement on n’avait pas perdu 3 semaines ! C’est ce que l’on m’a dit hier, pendant un des nombreux examens qu’elle a dû passer depuis quatre jours.
Je suis scandalisée.