La jeune femme qui parle à son enfance

Hier était une journée particulière. Hier, ma fille Mélina a eu 30 ans. Rien de bien extraordinaire, me direz-vous. Détrompez-vous. C’était vraiment une grande journée, une belle journée. Parmi les nombreux cadeaux qu’elle a reçus, il en est un de particulier : un livre. Oh, pas n’importe quel livre ! Un livre écrit pour elle. Un projet du cœur, dans lequel m’ont accompagnée des personnes de cœur. Quelques plumes ont accepté de participer ; des plumes averties, mais aussi des « novices ». Il s’agissait de parler d’enfance.
Dans le désordre : Lily Hetet-Escalard, Hugo Sol, Denis Brillet, Olivier Leduc, Henri Girard, Martin Long, Mallock ont relevé ce qui n’était pas un défi, mais un cadeau ; d’autres ont choisi de prendre leurs crayons pour offrir un dessin, Pierre Ballouhey et Bruno Moutard (dessinateur et illustrateur de presse pour l’un ; auteur / dessinateur, pour l’autre), le sculpteur Petrus a, quant à lui, pris son burin ; d’autres enfin ont décidé de se lancer dans l’aventure pour les beaux yeux de Mélina, Nathalie Anjou, Nathalie Joussaud-Obitz, Denis Obitz, Lionel Gireault et Alain Mafille. Et moi-même. Toutes ces œuvres ont été offertes à Mélina, laquelle devient l’auteure du livre, puisqu’elle en est l’inspiratrice. Quoi de si extraordinaire, me direz-vous ? Un projet collectif pour un anniversaire, somme toute.
Ce qu’il faut savoir, c’est que Mélina ne lit pas. Elle appartient à ce monde de ceux qui n’ont pas pu accéder à la magie de la lecture. Ce sont donc ses frères qui ont lu les textes, pour qu’elle ait une version audio de cet ouvrage si particulier.
En découvrant l’émotion de ma fille, alors qu’elle écoutait ces textes écrits pour elle, j’ai, une fois encore, ressenti au plus profond de mon cœur de mère, l’urgence de développer une société plus inclusive. Oui, la lecture, l’accès à la culture, sont essentiels. Hier, pour la première fois, ma fille a pu, découvrir le bonheur de la lecture. Moi qui suis auteure, j’ai été bouleversée par l’émotion de Mélina. Et je fais le vœu pour que les maisons d’édition développent le livre audio. Pour plus d’inclusion. Format papier, format epub, pourquoi pas, et format audio. Que chacun puisse accéder au bonheur de lire. Au bonheur du partage. Pour ne pas se sentir à l’écart. Que chacun ait le choix du livre, ou pas. Le choix. Et si c’était ça, l’inclusion. Le choix.
Bien sûr, je n’ignore pas que les livres audio existent déjà. Mais c’est encore trop peu répandu. Ainsi, je rêve que mes titres puissent être écoutés par ma fille. Mes titres, entre autres.

Enfin, s’il vous plaît, vous qui arpentez les salons du livre, vous que l’on croise parfois lors de dédicaces en grande surface ou ailleurs, vous qui parfois, faites un signe de la main pour nous faire comprendre que non, cela ne vous intéresse pas… s’il vous plaît, n’argumentez pas (sauf si c’est vrai) en nous disant : « désolé(e), je ne sais pas lire ».
Parce que, comme dirait Mélina : « franchement, je ne vois pas ce que cela a de si marrant » !
Vous pouvez vous procurer l’ouvrage, soit via ce site, soit en venant rencontrer Mélina en dédicace (la première se fera à Hyper U de Douvres la Délivrande le 3 mai prochain).

Publications similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *